Le système d’écriture chinois est considéré comme l’un des plus complexes, car il est basé sur des milliers d’idéogrammes qu’il faut mémoriser. C’est souvent quelque chose que redoutent ceux qui se lancent dans l’apprentissage du chinois.
Certains étudiants considèrent que leur but est uniquement de parler, afin de pouvoir communiquer avec des Chinois. Alors à quoi bon apprendre des centaines, voire des milliers de caractères qui ne ressemblent le plus souvent qu’à une succession de traits sans aucune logique ?
Ces mêmes étudiants se rendent ensuite compte de leur erreur, et que les caractères chinois sont indissociables de la langue, qu’il est indispensable d’en connaître un minimum et que cela peut même vous aider dans votre apprentissage du chinois.
Même si dans les gares, les stations de métro ou les grands magasins vous verrez un double affichage en anglais, tout le reste sera écrit uniquement avec des idéogrammes. Si votre objectif est de passer un peu de temps en Chine, vous aurez beaucoup de difficultés dans votre vie quotidienne.
Par exemple, vous ne pourrez pas lire le menu d’un restaurant. Faire vos achats au supermarché deviendra un vrai casse-tête. Comment savoir si ce que vous avez acheté est du sucre ou du sel alors que les deux produits se ressemblent ? Comment acheter du shampoing sans savoir que ça s’écrit 洗发水 ?
Même pour un voyage en Chine de 2 ou 3 semaines, cela vaut vraiment la peine d’apprendre un minimum de caractères de base pour vous débrouiller sur place.
Dans tous les manuels d’apprentissage du chinois, les textes sont à la fois écrits avec les idéogrammes (les 汉字, hànzì) ainsi qu’avec le pinyin. Alors pourquoi ne pas se contenter du pinyin ? Les mots sont bien plus simples à apprendre !
Or, le pinyin n’a jamais eu pour vocation de se substituer aux caractères, mais simplement d’indiquer leur prononciation. En effet, contrairement à de nombreuses autres langues, l’écriture chinoise n’est pas phonétique. Les idéogrammes sont avant tout porteurs du sens ; le pinyin n’est qu’une convention phonétique pour aider à mémoriser la façon dont ils se prononcent.
Jamais le pinyin ne pourra remplacer les caractères chinois, pour les raisons que nous allons aborder par la suite.
Il y a 412 syllabes en chinois, chacune représentées par un pinyin. Elles se déclinent en 4 tons, ce qui nous donne au total environ 1600 sons différents dans la langue chinoise. Ce qui est très peu.
Le dictionnaire Zhonghua Zihai référence exactement 85,568 caractères, et même si l’on se concentre sur les 5000 que maîtrise un élève ayant terminé ses études secondaires, on se rend vite compte que beaucoup de caractères se prononcent exactement de la même façon.
La langue chinoise comporte ainsi de très nombreux homophones, c’est-à-dire que le pinyin est identique, mais les caractères (et donc le sens) sont différents.
Une conversation orale un peu soutenue risque d’être très difficile à comprendre si vous ne pouvez retrouver les caractères (et donc le sens) d’une série de syllabes.
Pour écrire en chinois sur un téléphone ou sur un ordinateur, on saisit un ou plusieurs pinyin et le système va alors proposer une série de caractères qui correspondent. Il y a une certaine intelligence derrière cette saisie, car les propositions sont souvent déterminées en fonction du contexte de la phrase. Mais ce n’est pas un système automatique non plus.
En effet, il faut souvent choisir entre plusieurs propositions. Car pour les pinyins que l’on vient de saisir (en l’occurrence des syllabes), plusieurs caractères sont possibles. Et c’est vous qui devez faire le choix.
Si vous ne connaissez pas les caractères, vous ne connaissez pas le sens et donc vous ne pouvez pas choisir la proposition correcte.
C’est d’ailleurs un piège dans lequel beaucoup d’étudiants tombent : ils saisissent rapidement du texte sans vérifier que les caractères sont bien corrects. Ce qui donne parfois des résultats assez cocasses !
Par exemple, celui qui voulait écrire :
到商店左拐(dào shāngdiàn zuǒguǎi) : au magasin, tourner à gauche
Et qui a écrit :
到商店作怪(dào shāngdiàn zuòguài) : aller au magasin et faire l’idiot
Ici, 作怪(zuòguài) et 左拐(zuǒguǎi) s’écrivent avec les mêmes pinyin, seuls les tons sont différents, et utiliser l’un à la place de l’autre change complètement le sens de la phrase !
Si vous voulez un jour communiquer par écrit avec des Chinois (par exemple envoyer des messages avec WeChat), vous ne pourrez pas faire l’impasse sur l’étude des caractères.
» Que représentent les radicaux dans les caractères chinois ?
» Faut-il apprendre les caractères chinois ou des mots en chinois ?
Si dans le chinois classique beaucoup de mots étaient composés d’un seul caractère, dans le chinois moderne la plupart sont plutôt formés de deux voir trois caractères. Souvent, le sens de chacun des caractères se combine pour donner un autre sens.
Lors de l’apprentissage du vocabulaire, il est généralement assez efficace de considérer ces combinaisons. Par exemple 火车(huǒchē) : le véhicule de feu, soit le train. Ou encore 火山(huǒshān) : la montagne de feu, soit le volcan.
Si l’on reprend l’exemple du shampoing 洗发水(xǐ fǎ shuǐ), le mot est composé de 洗(xǐ, laver), de 发(fǎ, cheveux) et de 水(shuǐ, eau). Lorsque l’on connaît ces trois caractères, il est alors facile de se rappeler qu’en chinois, shampoing se dit « liquide pour laver les cheveux », ce qui est bien plus facile à retenir que « xǐ fǎ shuǐ ».
Faire l’impasse sur l’apprentissage des caractères, en se contentant simplement du pinyin, c’est irrémédiablement se confronter à un plafond de verre. Votre progression sera à la fois plus lente et plus difficile.
Au contraire, lorsque vous commencez à connaître quelques centaines de caractères, vous apprenez de plus en plus facilement et rapidement de nouveaux mots, surtout s’ils sont composés de caractères que vous connaissez déjà.
De même, les mots d’une même famille partagent souvent un même caractère, et c’est une façon efficace d’apprendre du vocabulaire autour d’une même thématique.
Par exemple, en chinois vêtement s’écrit 衣服(yīfú) et 衣(yī) se retrouve dans du vocabulaire lié aux vêtements du quotidien. Par exemple :
– 雨衣(yǔ yī), « vêtement de pluie », soit l’imperméable
– 睡衣 (shuì yī), « vêtement pour dormir », soit le pyjama
– 泳衣 (yǒng yī), « vêtement pour nager », soit le maillot de bain
– 大衣 (dà yī), « grand vêtement », soit le manteau
– 试衣间 (shì yī jiān), « pièce pour essayer un vêtement », soit la cabine d’essayage
– 洗衣机(xǐ yī jī), « machine à laver les vêtements »
Le caractère 服(fú) va quant à lui se retrouver dans les vêtements plus formels et dans les uniformes, par exemple :
– 校服 (xiào fú), « vêtement de l’école », soit l’uniforme scolaire
– 西服 (xī fú), « vêtement occidental », soit le costume
Lorsque l’on commence à comprendre que les caractères chinois sont comme des briques de lego que l’on assemble pour former des mots, le fonctionnement de la langue devient plus logique et son apprentissage un peu ludique !
Si l’écriture chinoise semble tellement compliquée, c’est que son fonctionnement est différent de la plupart des autres langues. C’est ce qui rend son apprentissage plus difficile. Mais d’un autre côté, cette différence est à la fois fascinante et passionnante.
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