Avez-vous déjà été fasciné par les caractères complexes des écritures de l’Asie de l’Est ou êtes-vous perplexe quant à la différence entre deux langues apparemment similaires ? Les langues chinoise et japonaise, avec leur riche héritage et leurs structures complexes, sont plus que de simples moyens de communication ; ce sont des fenêtres sur l’âme de deux des civilisations les plus fascinantes du monde.
Vous vous dites peut-être que le chinois et le japonais se ressemblent beaucoup, surtout avec leurs caractères. C’est là que réside l’intrigue ! Bien qu’elles soient historiquement liées, ces langues ont évolué de façon unique. Des fondements qui façonnent leur grammaire aux contours mélodiques de leur prononciation, le chinois (中文) et le japonais (日本語) offrent un monde de découvertes.
Imaginez-vous transporté plus de 3 000 ans en arrière, dans la Chine ancienne. Vous vous trouvez dans le berceau de l’une des plus anciennes langues du monde : le chinois. Plongeant ses racines au début des dyansties, le chinois n’est pas seulement une langue, c’est aussi un morceau d’histoire vivant. Au fil des siècles, il a évolué et s’est transformé en divers dialectes, mais le cœur de la langue, en particulier son système d’écriture, est resté étonnamment cohérent.
La langue chinoise, en particulier sous sa forme écrite, a été une force culturelle unificatrice tout au long de l’histoire tumultueuse de la Chine.
Traversons maintenant la mer de Chine orientale pour nous rendre au Japon. Si les origines de la langue japonaise sont un peu plus mystérieuses, nous savons qu’elle a commencé à former son identité unique à peu près à la même époque que le chinois. Mais c’est là que les choses deviennent intéressantes : au 5e siècle, les caractères chinois ont fait leur grande entrée au Japon.
Il ne s’agissait pas d’une visite éphémère : ces caractères ont fondamentalement façonné le système d’écriture japonais. Mais ne vous y trompez pas : si le japonais a beaucoup emprunté aux caractères chinois, il a développé ses propres sons et sa propre grammaire, ce qui en fait une entité linguistique unique.
Ce qui peut paraître surprenant, c’est qu’avant cette époque, il n’y avait pas de système d’écriture au Japon.
L’imbrication historique du chinois et du japonais est plus qu’une simple curiosité linguistique : elle témoigne des profonds échanges culturels qui ont eu lieu au fil des siècles. Ces deux langues, qui ont chacune une histoire riche, se sont influencées mutuellement, tout en conservant farouchement leur identité propre.
Commençons par les caractères chinois, ou 汉字 (hànzì). Ce ne sont pas de simples symboles ; chacun raconte sa propre histoire. Pictographiques à l’origine, ces caractères ont évolué au fil des millénaires, tout en conservant le sens de leurs origines ancestrales.
Ce qui est fascinant dans l’écriture chinoise, c’est qu’elle transcende les dialectes. En fonction des régions, la langue parlée peut différer, mais l’écriture reste un fil conducteur. Chaque caractère représente non seulement un son, mais aussi une signification. C’est comme si chaque caractère contenait un petit morceau de l’univers.
Passons maintenant à l’écriture japonaise. Ici, les choses deviennent un peu plus complexes. Le japonais utilise trois écritures : Hiragana (ひらがな), Katakana (カタカナ) et Kanji (漢字), qui sont des emprunts aux caractères chinois.
Les hiragana sont utilisés pour les mots de liaison et les éléments grammaticaux japonais, tandis que les katakana sont souvent réservés aux mots et aux noms étrangers.
Les kanji, quant à eux, sont utilisés pour les noms, les adjectifs et les verbes, et reprennent les significations de leurs homologues chinois. Dans une phrase en japonais, les différentes formes d’écriture se mélangent, et cela tient principalement à la langue japonaise elle même.
Dans une phrase en japonais, les Kanji se retrouvent au coeur des mots les plus importants (ceux qui sont porteurs d’une idée), et les kanas servent à marquer la conjugaison et les éléments de liaison
Un chinois arrivera souvent à comprendre le sens général d’un texte en japonais composé de phrases simples, car les éléments porteurs de sens sont écrits avec des caractères chinois. Mais l’inverse est beaucoup compliqué pour un japonais, surtout que le nombre de kanjis (un peu plus 2000) est beaucoup moins important que le nombre de Hanzi.
Il faut aussi comprendre que les kanjis japonais sont basés sur les caractères chinois du 5e siècle, et que les deux langues ont évolué en parallèle. Certains caractères ne sont plus forcément utilisés dans les mêmes contextes.
Par exemple, le caractère chinois pour dire manger est 吃 (chī). Mais en japonais, on va écrire 食べる, 食 étant le kanji pour « manger ». Or, dans le chinois moderne ce caractère a plutôt la signification de nourriture ou d’aliment.
Les caractères traditionnels ont également été simplifiés des deux côtés, avec parfois quelques différences.
Une similitude intéressante entre le chinois et le japonais est l’utilisation de classificateurs, également connus sous le nom de mots de mesure. Dans les deux langues, vous ne pouvez pas dire directement « trois livres ». Vous avez besoin d’un mot intermédiaire pour indiquer le type d’objet que vous comptez.
En chinois, on écrira 三本书 (sān běn shū), où 本 (běn) est le classificateur pour les livres. De même, en japonais, on dira 三冊の本 (san-satsu no hon), 冊 (satsu) étant le classificateur. Ce système, emprunté à l’origine au chinois, ajoute une couche de spécificité à la langue. Il revient à dire « trois unités de livre », ce qui rend la langue plus précise et plus nuancée.
Le chinois et le japonais ont également tous deux une façon unique de compter les grands nombres, en particulier lorsqu’il s’agit du nombre dix mille. Dans les langues occidentales, nous comptons généralement par milliers (mille, million, milliard), mais en chinois et en japonais, le chiffre clé est dix mille, représenté par le caractère 万 (wàn en chinois, man en japonais).
Par exemple, 20 000 serait exprimé par 两万 (liǎng wàn) en chinois et 二万 (ni-man) en japonais. Cette méthode de compter les grands nombres peut être un peu difficile, mais c’est un aperçu fascinant de la façon dont les différentes cultures perçoivent et traitent les nombres. Il ne s’agit pas seulement de compter, mais d’une perspective mathématique différente.
Imaginez que vous jouiez sur un piano où chaque touche n’est pas seulement une note, mais une signification. C’est ce à quoi ressemble le chinois. Cette langue est tonale, ce qui signifie que la hauteur ou l’intonation avec laquelle un mot est prononcé peut en changer complètement le sens. Le chinois mandarin, le dialecte le plus répandu, a quatre tons : haut, montant, descendant, montant et descendant.
Contrairement au chinois, le japonais n’est pas une langue tonale, mais il possède son système d’accentuation : les pauses et les allongements. Ce sont deux aspects importants de la prononciation qui affectent la durée des sons et le sens des mots. Si en chinois, utiliser le mauvais ton c’est utiliser le mauvais mot, en japonais, ne pas marquer les pauses ou les allongements, c’est aussi ne pas prononcer le bon mot (ce qui peut être source de confusion).
Pour un occidental, pour qui le concept de ton n’existe pas dans sa langue natale, la prononciation du chinois est plus difficile à maîtriser. De plus le japonais a des sons beaucoup plus proches du français que le mandarin. Cependant, ne vous y trompez pas, le japonais demande aussi du travail pour bien maîtriser sa prononciation.
Poussez un soupir de soulagement : en matière de grammaire, le chinois est d’une simplicité étonnante. Vous savez que le français aime compliquer les choses ; en chinois il n’y a pas de conjugaison des verbes !
Le verbe « être » se dit simplement 是 (shì), quel que soit le sujet ou le temps. Les pluriels ? La plupart des noms restent inchangés ; le contexte fait le gros du travail. Et les temps ? De simples particules ajoutées à la phrase font l’affaire.
La structure de base de la phrase sujet-verbe-objet (SVO) reste inchangée, ce qui facilite la construction des phrases. C’est comme construire avec des blocs, c’est logique.
En japonais, les choses sont un peu plus complexes. Il y a déjà un concept unique et pas toujours facile à comprendre : le thème de la phrase, marqué avec la particule は(wa). Elle indique l’élément sur lequel porte l’information de la phrase, et ce n’est pas toujours le sujet de la phrase. De plus, le verbe est généralement mis à la fin de la phrase, ce qui demande un peu de gymnastique intellectuelle.
En chinois : 我是学生 (wǒ shì xuéshēng), littéralement « moi être étudiant »
En japonais : 私は学生です (watashi wa gakusei desu), littéralement « à propos de moi étudiant suis »
Et contrairement au chinois, les verbes japonais sont conjugués pour indiquer le temps et la forme. De plus, le japonais présente différents niveaux de langue, suivant si l’on parle entre amis, de façon polie ou formelle, ce qui rajoute une couche de complexité.
Vous vous demandez peut-être : « Dois-je apprendre le chinois ou le japonais ? Laquelle est la plus facile ? » En réalité, la réponse n’est pas simple et varie en fonction de vos antécédents, de vos compétences linguistiques et de vos préférences en matière d’apprentissage.
– Grammaire plus simple : le chinois n’a pas de conjugaison de verbes, pas de genre masculin ou féminin et une structure sujet-verbe-objet constante ;
– Langue tonale : bien que les tons puissent être déconcertants au début, une fois que vous avez pris le coup de main, l’aspect tonal du chinois ajoute une dimension rythmique intéressante à la langue ;
– Une influence mondiale croissante : avec l’influence croissante de la Chine dans le monde, les ressources pour apprendre le chinois sont devenues plus abondantes et plus accessibles, ce qui facilite l’apprentissage.
– Pas de tons : le japonais n’a pas de tons, mais la notion de pause ou d’allongement n’est pas toujours facile ;
– Conjugaison des verbes et niveaux de politesse : en japonais, les verbes changent de forme non seulement pour exprimer le temps, mais aussi les niveaux de politesse, un concept profondément ancré dans la culture japonaise ;
– Une culture populaire riche : la popularité mondiale de la culture japonaise (anime, manga et jeux vidéo) offre un moyen attrayant et amusant d’apprendre la langue.
Comme plusieurs aspects de la langue japonaise tirent leurs origine du chinois, ceux qui ont déjà de solides bases en chinois arrivent assez rapidement à un bon niveau de japonais. En effet, ils connaissent déjà la plupart des kanjis (même s’ils différent parfois des caractères chinois). L’inverse n’est pas aussi évident.
Mais en fin de compte, réfléchissez à la raison pour laquelle vous souhaitez apprendre la langue. S’agit-il d’un voyage, d’un voyage d’affaires ou d’une exploration culturelle ? Vos objectifs peuvent influencer le choix de la langue qui correspond le mieux à vos besoins. En fin de compte, la langue la plus facile à apprendre est celle qui vous passionne le plus. Si vous êtes fasciné par une langue, les difficultés font partie du voyage passionnant.
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