Si la langue chinoise n’est pas si compliquée que beaucoup l’affirment, elle comporte cependant quelques difficultés pour les francophones ; la prononciation en est une. Savoir parler chinois, ce n‘est pas uniquement connaître des mots et former des phrases, c’est aussi savoir bien prononcer afin d’être bien compris.
L’objectif pour quelqu’un qui se lance dans l’apprentissage du chinois, ce n’est pas d’avoir une prononciation parfaite, c’est quelque chose qui prend du temps et qui se travaille progressivement. C’est d’ailleurs valable dans n’importe quelle langue étrangère.
Mais ne pensez pas non plus qu’avoir une bonne prononciation est quelque chose d’inné, qui va arriver tout seul. Au contraire, cela se travaille.
C’est un peu la base, pour savoir ce que vous devez travailler, il faut connaître vos points faibles et les identifier. Pour cela, il faut se faire aider par quelqu’un qui maîtrise parfaitement la langue, idéalement un natif chinois.
La pire des choses que vous pourriez faire afin d’évaluer votre prononciation en mandarin, c’est de prendre un texte que vous ne connaissez pas, écrit uniquement avec des caractères chinois, et essayer de le lire.
S’il y a des problèmes, vous n’aurez aucune idée de la véritable cause. Par exemple, il peut y avoir des caractères ou des mots que vous ne connaissez pas, ou bien vous avez oublié à quel ton il se prononce.
Comme le but est d’améliorer la prononciation, et non pas votre capacité à comprendre les caractères chinois, vous pouvez très bien utiliser un texte simple et uniquement écrit en Pinyin.
Voici donc les 5 étapes successives pour parfaire votre prononciation, et vous ne passez à l’étape suivante que si vous avez validé l’étape en cours.
Certaines syllabes en mandarin n’existent pas en français. D’autres peuvent ressembler plus ou moins à des sons de votre langue maternelle, mais avec des différences subtiles.
Voici quelques points sur lesquels les étudiants ont le plus de difficultés.
Les syllabes commençant par « p », « t » et « k » doivent être expirées, sinon elles seront confondues avec celles commençant respectivement par « b », « d » et « g ».
C’est pour cela qu’en français, un Chinois aura du mal à distinguer les mots « boisson » et « poisson », car pour lui le « b » et le « p » français sonnent quasiment pareil.
Il faut également bien travailler la distinction entre les sons « xi », « ji » et « qi », ou les sons « si », « shi », « zhi » et « chi ».
J’ai fait une série de vidéos sur la prononciation des Pinyin que vous retrouverez sur la chaîne YouTube de TopChinois.
Maintenant que vous connaissez les différentes syllabes du chinois sur le bout de la langue, attaquez-vous aux tons. C’est souvent ce qui pose problème chez les étudiants ; pourtant, prononcer correctement les tons, est indispensable pour bien se faire comprendre.
À cette étape, l’objectif est de travailler les tons un par un. Lorsque vous lisez un mot, découpez-le en syllabes et ne cherchez pas à faire des enchaînements de tons.
Le problème le plus courant est de prononcer des tons pas assez marqués, ce qui peut rendre difficile pour la personne avec qui vous parlez de savoir quel mot vous voulez utiliser, ce qui est souvent source de confusion.
Le ton le plus difficile à maîtriser est le second, celui qui monte. Souvent, les étudiants ont tendance à faire un ton trop plat, qui ne monte pas de façon marquée et qui peut facilement se confondre avec le premier ton (haut et plat).
Le troisième ton demande également un peu d’entraînement, car il doit descendre dans les graves avant de remonter.
Nous passons au niveau au-dessus, il s’agit de lire non plus les caractères un par un, mais de lire les mots, et donc enchaîner les tons. Même si vous savez les prononcer individuellement, il y a des successions de tons qui ne sont pas faciles, car la voix doit se positionner successivement à des niveaux différents.
Au début, regroupez les caractères par mot et prenez un instant pour savoir comment bien articuler les tons et lancez-vous. Ne vous pressez pas, articulez correctement chaque ton, même si la lecture semble « découpée ». L’objectif est de vous habituer à faire ces changements de niveau de la voix.
C’est un exercice que l’on peut difficilement faire seul, car même si vous pensez que la prononciation est correcte, ce n’est pas toujours le cas pour l’oreille d’un natif. Il est indispensable de pouvoir se faire corriger.
Lorsque vous bloquez sur un enchaînement, relisez les caractères individuellement en les séparant et en marquant bien chaque ton. Puis tentez à nouveau de dire le mot en une seule fois.
Plus les enchaînements sont longs, avec des variations différentes et plus ils seront difficiles à prononcer. Ne vous découragez pas et faites des exercices régulièrement. C’est normal de ne pas y arriver dès la première fois.
Vous savez maintenant lire chaque mot, il est temps de se lancer dans la prononciation de phrases entières, de façon plus ou moins fluide. Et c’est une nouvelle difficulté à franchir. La raison principale est que vous essayez souvent de parler trop vite.
Sans s’en rendre compte, les étudiants essayent de parler aussi vite en chinois qu’en français, parce que cela est plus valorisant, cela donne l’impression que l’on sait parler de façon fluide. Or, en pratique, c’est souvent le contraire.
Ralentissez le rythme ! Parlez plus lentement !
Ne cherchez pas à avoir un débit de parole aussi rapide que les Chinois ; même avec quelques mois d’apprentissage de la langue, c’est tout simplement impossible.
Mieux vaut parler lentement et correctement, que de vouloir donner l’illusion que vous pouvez parler de façon fluide.
Lorsque vous arrivez là, c’est que votre prononciation est déjà très bonne (même s’il est toujours possible de s’améliorer). Le reste, c’est la cerise sur le gâteau.
Ce qui va faire la différence entre un natif et les personnes qui apprennent le chinois, c’est le rythme.
Ce n’est pas une histoire de débit et de rapidité. Cela tient plus à des détails tels que les petites pauses qui sont faites à certains endroits, la façon de découper une phrase et de poser les mots.
C’est ce qui va faire la différence entre une expression orale scolaire et une expression orale naturelle.
On entre alors dans quelque chose de plus subjectif, qui ne peut s’apprendre qu’en écoutant les autres parler, que ce soit en rencontrant des natifs, en regardant des films ou des séries.
Il faut arriver à sentir les choses, s’approprier une certaine façon de parler qui n’est pas la même que votre langue maternelle.
Bien que la langue chinoise ne soit pas aussi compliquée que certains le prétendent, elle présente des difficultés pour les francophones, notamment au niveau de la prononciation. Apprendre le chinois ne se résume pas à connaître des mots et former des phrases, mais à bien prononcer pour être compris. L’objectif initial n’est pas d’avoir une prononciation parfaite, cela vient avec le temps et la pratique. Cependant, une bonne prononciation n’est pas innée et nécessite un effort continu, ce qui est vrai pour toute langue étrangère.
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