Bienvenue dans un monde où le changement des saisons n’est pas seulement une transition entre le chaud et le froid, ou entre l’éclosion des fleurs et la chute des feuilles, mais une danse chorégraphiée à travers le temps. Aujourd’hui, nous entamons un voyage à travers l’année lunaire, en plongeant au cœur de la culture et de la tradition chinoises pour dévoiler un élément remarquable du calendrier lunaire chinois : les douze termes solaires (十二节气, shí’èr jiéqì).
Le calendrier lunaire chinois, contrairement à son homologue grégorien, est en résonance avec le rythme de la nature. L’année est divisée en 24 termes solaires, dont douze sont des termes majeurs directement liés aux quatre saisons : printemps, été, automne et hiver. Ces douze périodes significatives, appelées « 十二节气« , représentent la grande danse cosmique entre la Terre et le Soleil, marquant non seulement le changement des saisons, mais aussi les semis et les récoltes. Elles plongent leurs racines dans les traditions agricoles chinoises et se mêlent à la vie quotidienne et aux activités saisonnières de la Chine ancienne.
Comprendre ces 12 termes, ce n’est pas seulement apprendre ce que chacun signifie ou quand il tombe dans l’année. Il s’agit d’apprécier l’harmonie entre l’homme et la nature, de suivre le rythme de la vie et d’en apprendre plus sur la sagesse séculaire de la culture chinoise.
Avant d’entrer dans les détails de chaque terme solaire, prenons le temps de saisir leur essence. Originaire de la Chine ancienne, ce système était une méthode scientifique conçue par les sociétés agraires pour suivre le temps et aligner les activités agricoles sur les changements de saison.
Les douze termes solaires sont basés sur la position du soleil dans le zodiaque et comblent le fossé entre le calendrier lunaire, basé sur les phases de la lune, et l’année solaire. Les termes sont régulièrement répartis tout au long de l’année, chacun marquant des événements astronomiques spécifiques ou des phénomènes naturels importants.
La beauté du système réside non seulement dans sa base scientifique précise, mais aussi dans sa profonde signification culturelle. Chaque terme est intimement lié à des pratiques et à des coutumes spécifiques, qu’il s’agisse des aliments consommés ou des fêtes célébrées. Cette relation entre les activités humaines et le monde naturel reflète le concept taoïste central de vie en harmonie avec la nature.
– Début du printemps : (立春, lìchūn) marque le début d’une nouvelle année agricole. La terre sort de son sommeil hivernal et les agriculteurs commencent à préparer la saison des semailles ;
– A partir du début de l’été (立夏, lìxià), c’est la pleine saison de croissance. L’importance est mise sur la gestion de la croissance et la prévention des maladies et des parasites ;
– Le début de l’automne (立秋, lìxià) signifie le début de la saison des récoltes. Les fruits du travail des agriculteurs sont enfin prêts à être récoltés ;
– Le début de l’hiver (立冬, lìdōng) marque le début de la période de repos pour la terre et l’agriculteur. C’est le moment de planifier le prochain cycle agricole.
En parcourant chacun des douze termes solaires, nous verrons à quel point ils sont étroitement liés au tissu de la société chinoise d’hier et d’aujourd’hui. De la poésie à la peinture en passant par la cuisine et les festivals, l’influence des « 十二节气 » est profonde et d’une grande portée.
Parcourons l’année lunaire, un terme à la fois, en dévoilant les histoires uniques et la signification culturelle que chacun d’entre eux incarne.
Lìchūn marque le début officiel du printemps, généralement autour du 4 février. C’est le moment où la nature sort de son sommeil hivernal, promettant de nouveaux départs. C’est un moment important du calendrier agricole, lorsque les agriculteurs commencent à labourer la terre et se préparent à la saison des semailles.
Vers le 5 mars, le terme jīngzhé marque le moment où les animaux et les insectes en hibernation se réveillent. L’augmentation des températures et des précipitations stimule la croissance et le renouvellement.
Autour du 4 avril, Qīngmíng représente une période de commémoration et d’hommage aux ancêtres. C’est aussi le moment où la cueillette du thé commence dans de nombreuses régions, ce qui en fait une période agricole clé.
Autour du 5 mai, le terme Lìxià signifie l’arrivée de l’été. Avec l’augmentation des températures, c’est une période de croissance rapide pour les cultures, et les agriculteurs travaillent avec diligence pour assurer la santé de leurs plantes.
Survenant autour du 5 juin, mángzhòng signifie qu’il est temps de semer les graines de millet et d’autres céréales. Ce terme laisse présager le début d’une saison agricole bien remplie.
Autour du 7 juillet, le terme xiǎoshǔ indique le début d’un temps plus chaud, mais ce n’est pas l’apogée de la chaleur estivale. C’est une période cruciale pour les cultures, et les agriculteurs s’efforcent généralement de lutter contre les parasites et les maladies.
Autour du 7 août, lìqiū marque le début officiel de l’automne. C’est le moment où la chaleur torride de l’été commence à s’estomper, où les jours commencent à raccourcir et où les cultures approchent de leur pleine maturité.
Tombant vers le 7 septembre, Báilù symbolise l’augmentation de la rosée, signe de la baisse des températures. Cette période est cruciale pour la récolte et le stockage des cultures en prévision de l’hiver à venir.
Autour du 8 octobre, Hánlù représente une nouvelle baisse des températures, la rosée devenant plus froide. Dans l’agriculture, l’accent est mis sur la protection contre le froid et les dernières phases de la saison des récoltes.
Vers le 7 novembre, le terme Lìdōng marque le début officiel de l’hiver. Les températures baissent et les jours raccourcissent encore. Dans le cycle agricole, c’est une période de repos et de préparation de la saison agricole de l’année suivante.
Survenant autour du 7 décembre, Dàxuě indique la période des plus fortes chutes de neige. Malgré le froid, c’est aussi une saison de joie et de festivités, avec notamment la célébration du festival de Laba, une fête traditionnelle chinoise célébrée le huitième jour du douzième mois lunaire.
Apparaissant autour du 5 janvier, le terme Xiǎohán suggère le début du grand hiver, mais ce n’est pas encore la période la plus froide. Ce terme sert à rappeler aux gens de rester au chaud et de prendre soin de leur santé.
Les douze termes solaires ont non seulement joué un rôle crucial en guidant les activités agricoles tout au long de l’année, mais ils ont également laissé une empreinte indélébile sur la culture et la vie quotidienne des Chinois.
L’influence la plus notable concerne peut-être les festivals traditionnels et les coutumes culinaires qui y sont associées. Pendant le Festival Qīngmíng, les gens rendent hommage à leurs ancêtres et participent à une sortie printanière tout en dégustant le « Qīngmíng Gāo », un gâteau vert à base de riz gluant et d’orge. Ces traditions culinaires sont le reflet direct des saisons et témoignent d’un respect pour les rythmes de la nature.
Les douze termes solaires fournissent également un cadre pour les pratiques de santé et de bien-être. La médecine traditionnelle chinoise (MTC) considère qu’une vie en harmonie avec les saisons naturelles peut favoriser le bien-être physique et mental. Par exemple, pendant « Xiaoshu » (petite chaleur), la MTC conseille de boire des tisanes pour évacuer la chaleur interne et maintenir le corps en bonne santé.
Les changements saisonniers décrits dans les douze termes solaires inspirent depuis longtemps les poètes, les artistes et les érudits. La poésie ancienne est pleine de références aux termes solaires, peignant des images vivantes des changements de saison. Les artistes capturent ces changements dans leurs œuvres, qu’il s’agisse des fleurs éclatantes du printemps ou de la neige sereine de l’hiver.
Les « 十二节气 » imprègnent de nombreux aspects de la vie chinoise. Ils témoignent du lien étroit entre la vie humaine et les rythmes de la nature. En nous rappelant notre place dans ces rythmes, les douze termes solaires encouragent le respect de la nature et l’appréciation de la beauté de chaque saison.
Ces anciens repères temporels, profondément ancrés dans les rythmes de la nature et des cycles agricoles, reflètent la sagesse et le sens pratique de la culture chinoise ancienne. Plus qu’un simple calendrier, ils résument un mode de vie intimement lié aux changements de saisons et aux changements célestes.
Aujourd’hui, même dans notre monde moderne et technologiquement avancé, les « 十二节气 » continuent d’exercer une profonde influence sur la vie des Chinois. Ils nous rappellent qu’il faut s’adapter au rythme de la nature, respecter ses cycles et vivre en harmonie avec le monde qui nous entoure. De nos repas quotidiens aux fêtes traditionnelles, des habitudes de santé à l’inspiration artistique, ces termes solaires continuent de guider et de façonner de nombreuses facettes de la culture chinoise et de la vie quotidienne.
Par essence, les douze termes solaires constituent un magnifique témoignage de la relation durable entre l’homme et la nature. En les comprenant, non seulement nous comprenons mieux l’histoire et la culture chinoises, mais nous prenons aussi davantage conscience de la façon dont le monde naturel continue à jouer un rôle essentiel dans notre vie.
Alors célébrons la beauté de chaque saison, apprécions la générosité de la nature et vivons en harmonie avec les rythmes de l’univers !
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