Saviez-vous qu’en Chine, les étudiantes ont leur propre fête, juste avant la Journée internationale des femmes du 8 mars ? Eh oui, le 7 mars, c’est 三七女生节 (sānqī nǚshēngjié), littéralement la « Fête des filles du 7 mars » !
Si cette journée est encore peu connue en dehors de la Chine, elle est pourtant très populaire sur les campus universitaires, où les étudiantes sont mises à l’honneur avec des petites attentions, des événements festifs et même des cadeaux.
Mais pourquoi une fête spéciale pour les jeunes femmes ? D’où vient cette tradition moderne ? Et surtout, comment est-elle célébrée aujourd’hui en Chine ?
La « Fête des filles du 7 mars », est une célébration créée par et pour les étudiantes chinoises. Contrairement aux fêtes officielles, elle est née dans les années 1990 sur les campus universitaires, portée par des jeunes femmes qui voulaient affirmer leur identité, leur indépendance et leur solidarité.
Le nom de cette fête est très simple à comprendre :
✅三七 (sānqī) = 3/7 pour le 7 mars, la date de la célébration ;
✅女生 (nǚshēng) = fille, jeune étudiante ;
✅节 (jié) = fête ou festival.
Mais alors, pourquoi les étudiantes chinoises ressentent-elles le besoin d’avoir leur propre journée, alors que la Journée internationale des femmes existe déjà ? La réponse tient dans une différence culturelle et générationnelle qui va bien au-delà d’une simple question de date.
Le 7 mars est une journée dédiée aux jeunes femmes, en particulier aux étudiantes nées après les années 2000, qui ne se reconnaissent pas forcément dans la Journée internationale des femmes (三八妇女节, sānbā fùnǚ jié) du 8 mars.
La Journée des femmes du 8 mars est une fête officielle en Chine, souvent perçue comme une célébration des femmes adultes et travailleuses. Dans la culture chinoise, elle peut même être associée à une image plus mature, voire vieillissante, ce qui crée une certaine distance avec les jeunes générations.
Face à cela, les étudiantes chinoises ont décidé de s’approprier leur propre journée, une fête qui leur correspond mieux et qui célèbre la jeunesse, la féminité et la complicité entre filles. Loin des revendications politiques du 8 mars, 三七女生节 est une journée joyeuse et légère, où les jeunes femmes sont mises à l’honneur par leurs camarades et leurs universités.
Si cette fête était d’abord limitée à quelques universités, elle s’est rapidement répandue dans tout le pays grâce aux réseaux sociaux (tels que Weibo ou Xiaohongshu) et à l’enthousiasme des jeunes générations. Aujourd’hui, elle est fêtée dans presque toutes les grandes universités chinoises, avec des événements, des cadeaux et même des campagnes marketing ciblées.
Si vous êtes une étudiante en Chine, attendez-vous à être chouchoutée le 7 mars ! Cette journée est l’occasion pour les campus universitaires de se transformer en véritables scènes de célébration où les étudiantes sont les stars du jour.
Là où la Fête des filles est la plus vivante, c’est sans aucun doute dans les universités. Dès le matin, les étudiants s’activent pour préparer des petites surprises à leurs camarades féminines. Certains clubs universitaires organisent des événements spéciaux : jeux, spectacles, séances photo ou même des compétitions sportives dédiées aux filles.
Les couloirs des facs se remplissent alors de banderoles colorées et de messages affichés un peu partout pour souhaiter une « Joyeuse Fête des filles » aux étudiantes.
Mais ce qui fait aussi le charme de cette journée, ce sont les petites attentions. Offrir un cadeau est devenu une tradition, et beaucoup d’étudiants jouent le jeu. Chocolats, fleurs, cartes personnalisées, peluches… Certains vont même jusqu’à écrire des poèmes ou accrocher des mots doux sur les portes des dortoirs féminins. Dans certains cas, les professeurs et l’administration participent aussi à l’ambiance en allégeant la charge de travail des étudiantes ou en leur offrant des petites surprises.
Les marques et les commerces ne manquent pas non plus l’occasion de surfer sur cette vague festive. Dans les grandes villes universitaires, les cafés, salons de thé et boutiques de cosmétiques proposent des réductions spéciales pour les étudiantes.
Les plateformes de shopping en ligne lancent aussi des campagnes promotionnelles sous le thème de la « beauté et du bien-être féminin », attirant ainsi l’attention des jeunes consommatrices.
Au-delà des cadeaux et des promotions, ce qui rend cette journée si spéciale, c’est l’ambiance chaleureuse et complice qui s’en dégage. C’est une fête où les étudiantes se sentent mises à l’honneur, valorisées et encouragées à célébrer leur jeunesse et leur indépendance. Plus qu’une simple « Journée des filles », c’est devenu un moment de partage et de joie où la solidarité féminine est mise en avant.
À lire aussi : Les cadeaux d’affaires en Chine : les clés pour marquer des points
Si la Fête des filles est largement appréciée par les étudiantes et les étudiants chinois, elle n’échappe pas aux critiques, notamment de certains courants féministes, en Chine comme à l’étranger, qui considèrent qu’elle véhicule des stéréotypes et détourne l’attention des véritables enjeux liés aux droits des femmes en Chine.
L’un des principaux reproches adressés concerne son côté parfois infantilisant. Le terme 女生 (nǚshēng), qui signifie « jeune fille » ou « étudiante », s’oppose à 妇女 (fùnǚ), qui désigne une femme adulte et qui est utilisé dans le cadre de la Journée des femmes du 8 mars (三八妇女节, sānbā fùnǚ jié). Certains y voient une façon de ne pas reconnaître les étudiantes comme des adultes autonomes, en les maintenant dans une image de « jeunes filles mignonnes » plutôt que de les traiter comme des femmes responsables.
À l’inverse, pour beaucoup d’étudiantes, se désigner comme 女生 (nǚshēng) n’a rien de réducteur, mais reflète simplement leur réalité de jeunes femmes en milieu universitaire. Cette fête leur offre un espace pour célébrer leur jeunesse et leur identité, sans pour autant renier leur indépendance ou leurs ambitions.
Un autre point de critique porte sur l’accent mis sur l’apparence physique et la jeunesse. Les cadeaux, les fleurs et les messages d’admiration valorisent souvent la douceur et la beauté, ce qui peut sembler réduire la féminité à des critères esthétiques, au détriment de l’intelligence, de la créativité ou des compétences professionnelles.
D’un autre point de vue, cette fête est aussi perçue comme une occasion de se sentir valorisées et de célébrer leur jeunesse avec légèreté. Plutôt qu’une opposition à la Journée des femmes du 8 mars, c’est un moment de complicité et de joie, qui n’empêche en rien les jeunes femmes d’affirmer leur indépendance et leurs ambitions.
En parallèle, beaucoup dénoncent le côté commercial. Certes, comme la Saint-Valentin ou le 11 novembre, cette fête est devenue une opportunité commerciale pour les marques chinoises. Certains dénoncent une récupération consumériste qui détourne l’attention des véritables enjeux des droits des femmes. Pourtant, pour beaucoup d’étudiantes, ce n’est pas juste une question de promotions et de cadeaux : c’est une journée où elles se sentent mises en valeur, loin des contraintes du monde adulte.
Il ne faut pas oublier que cette célébration reflète aussi l’évolution des mentalités en Chine, où les jeunes femmes cherchent à affirmer leur propre identité et à redéfinir leur place dans une société en mutation.
Contrairement à la Journée des femmes du 8 mars, perçue comme une célébration plus officielle et institutionnelle, cette fête s’inscrit dans une dynamique où les étudiantes revendiquent leur autonomie et leur indépendance, tout en s’amusant.
L’essor des réseaux sociaux a renforcé cette tendance, en permettant aux jeunes générations de créer leurs propres traditions et d’exprimer leur vision de la féminité.
Finalement, faut-il voir dans le 三七女生节 une simple fête légère et festive, ou une instrumentalisation commerciale de la féminité ? Comme toujours, la réponse dépend du regard qu’on porte dessus.
Ce qui est certain, c’est que cette célébration n’empêche en rien les jeunes femmes de s’engager dans un discours féministe plus profond. Une fête peut simplement apporter de la joie, sans pour autant nuire à une cause sociale. Et après tout, si les étudiantes y trouvent du plaisir et de la solidarité, pourquoi s’en priver ?
Le 7 mars illustre ainsi comment les jeunes générations chinoises façonnent leurs propres traditions, mêlant modernité, célébration et affirmation de soi. Qu’on l’adore pour son côté festif ou qu’on la critique pour ses stéréotypes, elle reste avant tout un moment où les étudiantes sont mises à l’honneur et où la solidarité féminine s’exprime sur les campus.
Mais pour vraiment comprendre cette fête et son importance en Chine, il faut aussi saisir les nuances culturelles et linguistiques qui l’entourent. Chez Top Chinois, nous croyons que l’apprentissage du mandarin ne se limite pas à la langue : la culture est une partie essentielle de notre pédagogie. Que ce soit à travers les fêtes, les traditions ou les subtilités du langage, nous intégrons des aspects ludiques et vivants pour vous plonger au cœur de la Chine d’aujourd’hui.
Apprendre le chinois, c’est aussi apprendre à comprendre et apprécier ces petites spécificités culturelles qui rendent la langue encore plus fascinante. Alors, si vous voulez approfondir votre connaissance du chinois tout en explorant sa culture de façon dynamique et interactive, rejoignez-nous chez Top Chinois !
Si vous êtes intéressé par l´apprentissage du chinois, vous pouvez cliquer sur le lien ci-dessous pour connaître notre cours de chinois 😉
Vous pourriez aussi apprécier ces articles :
Laisser un commentaire