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En chinois, rien ne se dit à la légère. Chaque mot, chaque caractère, semble pesé, ciselé, posé là comme une pièce dans un grand jeu de stratégie. Mais parfois, la langue chinoise va encore plus loin. Elle condense une histoire entière, une leçon de vie ou une stratégie politique… en seulement quatre caractères.
Ce sont les chengyu (成语), ces petites formules mystérieuses que l’on croise dans les discours officiels, les manuels d’école, les journaux, les slogans publicitaires… ou même les posts sur les réseaux sociaux. Leur forme est toujours la même : quatre caractères, jamais un de plus. Leur sens, en revanche, est souvent vaste, parfois énigmatique. Derrière chacun se cache une fable oubliée, une bataille historique, une sagesse millénaire.
Pourquoi les chengyu fascinent-ils autant ? Parce que ce sont des concentrés de culture. Des poèmes miniatures. Des miroirs de la pensée chinoise.
Les chengyu, ce sont des expressions idiomatiques chinoises… mais pas comme les autres. Leur particularité ? Elles tiennent en quatre caractères. Pas cinq. Pas trois. Quatre, toujours. Et pourtant, ils renferment souvent une histoire, une morale, une stratégie ou une sagesse ancienne.
Le mot lui-même dit tout : 成 (chéng) signifie « accompli », « formé », « fixé ». 语 (yǔ), c’est « parole », ou « expression ». Un 成语 est donc une expression toute faite, figée dans le temps.
Les chengyu sont comme des capsules de culture : courts mais profonds, élégants, souvent poétiques, toujours évocateurs. Si vous les traduisez mot à mot, ils peuvent même paraître étranges, voire absurdes. Mais derrière, il y a une image, une métaphore, ou un récit. Pour les comprendre, il faut souvent connaître l’histoire qui les a fait naître.
Exemple : 画龙点睛 (huà lóng diǎn jīng) — « peindre les pupilles d’un dragon »
Ce chengyu vient d’une légende : un peintre talentueux dessinait des dragons majestueux, mais sans jamais peindre les yeux. Pourquoi ? Parce qu’une fois les pupilles ajoutées, les dragons prenaient vie et s’envolaient. Aujourd’hui, l’expression signifie : ajouter le détail final qui donne vie à l’ensemble. L’équivalent chinois du « coup de génie ».
Aujourd’hui encore, on utilise les chengyu partout : dans les discours politiques, pour donner du poids et de l’allure ; dans les titres de presse, pour attirer l’œil en quelques caractères ; dans les publicités, pour évoquer tradition, sagesse ou succès ; et même sur les réseaux sociaux, où ils font souvent office de punchlines élégantes.
Parce qu’ils sont courts, rythmés, et remplis de références, les chengyu donnent du style, de la profondeur et parfois de l’humour à ce qu’on dit.
Mais pour vraiment les comprendre, il faut remonter à leurs origines. Car un chengyu n’est jamais né par hasard : il vient toujours de quelque part — d’un texte ancien, d’un stratagème militaire, d’un philosophe ou d’un empereur oublié.
Lire : Pourquoi la Chine aime les dragons : une plongée dans le folklore chinois
Les chengyu tirent souvent leur origine de la Chine antique, dans des œuvres rédigées entre le VIe siècle av. J.-C. et la fin de l’empire. On les trouve dans Le Zuo Zhuan (左传), un classique des Royaumes combattants, rempli d’anecdotes militaires et diplomatiques ; Le Shiji (史记) de Sima Qian, les grandes chroniques historiques de la Chine impériale. Mais on les trouve aussi les romans épiques comme Les Trois Royaumes (三国演义) ou La Pérégrination vers l’Ouest (西游记), qui ont popularisé nombre de ces expressions auprès du grand public.
À l’époque des lettrés, tout érudit reconnaissait les allusions contenues dans ces quatre caractères. C’était un code culturel partagé, une façon d’évoquer des idées complexes.
Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’un chengyu est souvent la morale condensée d’un récit. Il résume en une image frappante ce qu’un paragraphe entier aurait mis en mots. C’est une mémoire collective devenue langage.
Exemple : 卧薪尝胆 (wò xīn cháng dǎn) — « Dormir sur des fagots, goûter la bile ».
Ce chengyu raconte la revanche du roi Goujian du royaume de Yue. Après avoir été vaincu et humilié, il vécut des années dans l’inconfort volontaire pour se rappeler son humiliation. Il finit par reprendre le dessus et vaincre son rival. Aujourd’hui, il symbolise la capacité à supporter les difficultés pour mieux rebondir.
Mais tous les chengyu ne viennent pas de l’histoire militaire ou politique. Certains sont des métaphores philosophiques, issues de penseurs taoïstes ou confucéens. On y retrouve souvent une leçon morale, une parabole sur la connaissance, ou un regard sur la nature humaine.
Exemple : 井底之蛙 (jǐng dǐ zhī wā) — « La grenouille au fond du puits ».
Le philosophe Zhuangzi racontait l’histoire d’une grenouille vivant dans un puits étroit, persuadée que le monde se résumait à ce qu’elle voyait en levant les yeux. Un jour, une tortue venue de la mer lui parle d’un océan immense… mais elle ne peut pas le croire. On utilise cette expression pour désigner quelqu’un qui a une vision étriquée du monde, souvent sans le savoir.
Lire : Les expressions idiomatiques chinoises liées à la nature
Les chengyu ne sont pas juste courts. Ils sont structurés. On pourrait presque dire : composés avec l’élégance d’un poème et la rigueur d’un stratagème.
Même si leur apparence est minimaliste, ils obéissent à des schémas précis. Voici quelques structures fréquentes.
C’est la structure la plus classique : deux groupes de deux caractères, souvent symétriques.
百发百中 (bǎi fā bǎi zhòng) — « Cent flèches tirées, cent flèches au but »
Signification : la précision infaillible, efficacité parfaite.
Chaque partie se répète : 百 (cent) + verbe, pour créer une sensation de régularité et d’intensité.
Une structure plus narrative, qui contient parfois l’esquisse d’un geste ou d’une scène.
画蛇添足 (huà shé tiān zú) — « Dessiner un serpent, lui ajouter des pattes »
Signification : faire du zèle inutile, gâcher un travail achevé.
On y voit le geste, l’intention… et l’erreur finale. Tout est contenu dans l’image.
Certains chengyu mettent en scène un paradoxe ou une opposition forte.
南辕北辙 (nán yuán běi zhé) — « La direction du sud, mais des roues vers le nord »
Signification : vouloir une chose, mais agir à l’inverse.
Une structure miroir, où le désaccord entre les deux parties fait naître le sens.
Un chengyu est figé : on ne change pas l’ordre des caractères, ni un seul mot. Cela fait partie de son charme… mais aussi de sa difficulté. Car sans l’histoire d’origine, le sens peut parfois rester obscur, voire totalement incompréhensible.
自相矛盾 (zì xiāng máo dùn) — « S’attaquer soi-même avec une lance et un bouclier »
Signification : se contredire soi-même.
Ce chengyu vient d’une fable dans laquelle un marchand vantait une lance qui pouvait transpercer n’importe quoi, et un bouclier que rien ne pouvait percer. Quand on lui demanda ce qui se passerait s’il plantait sa lance dans son propre bouclier… il resta sans voix.
Et c’est justement cette tension entre l’épure formelle et la densité narrative qui rend les chengyu si puissants. À la croisée du langage et de la mémoire, ils disent beaucoup en très peu.
Tous les chengyu ne se valent pas. Certains sont devenus immortels, d’autres sont tombés dans l’oubli. Mais ceux qui traversent les siècles et s’imposent dans la langue chinoise ont quelque chose en plus. Ils sont comme de petits cristaux de pensée : compacts, lumineux, taillés avec soin.
Alors, qu’est-ce qui fait un bon chengyu ? En général, il réunit quatre qualités essentielles.
Le premier critère, c’est bien sûr la concision. En seulement quatre caractères, un bon chengyu doit transmettre une idée complète, parfois même une histoire, une morale ou un conseil de vie.
亡羊补牢 (wáng yáng bǔ láo) — « Réparer l’enclos après la fuite des moutons »
Signification : il n’est jamais trop tard pour corriger une erreur.
En quatre mots, tout est là : une scène visuelle, un acte concret, une leçon universelle.
Un bon chengyu touche à des thèmes intemporels : la ruse, la loyauté, l’ambition, la patience, la bêtise, la vengeance… Il parle de la nature humaine, et c’est pour cela qu’on peut encore l’utiliser aujourd’hui.
狐假虎威 (hú jiǎ hǔ wēi) — « Le renard emprunte la puissance du tigre »
Signification : quelqu’un qui abuse du pouvoir d’un plus fort pour imposer sa propre autorité. Une image simple, mais qui résonne dans toutes les sociétés, à toutes les époques.
Les chengyu ne sont pas seulement des outils de langage : ce sont aussi des objets sonores. Leur rythme, leur musicalité, leur structure syllabique les rendent agréables à l’oreille, faciles à mémoriser et beaux à réciter.
水落石出 (shuǐ luò shí chū) — « Quand l’eau baisse, les pierres apparaissent »
Signification : avec le temps, la vérité finit par émerger.
Ici, l’alternance des sons, la fluidité des syllabes et l’image poétique créent une formule parfaitement harmonieuse. Rien ne dépasse, tout sonne juste.
Enfin, un bon chengyu suggère plus qu’il ne dit. Il évoque une scène, une émotion, une stratégie… et laisse à l’esprit le soin de compléter l’image.
掩耳盗铃 (yǎn ěr dào líng) — « Se boucher les oreilles pour voler une cloche »
Signification : se voiler la face, se mentir à soi-même.
Ce chengyu déclenche souvent un sourire : on imagine ce voleur naïf pensant ne pas être entendu… en se bouchant les oreilles lui-même.
Vous avez aimé plonger dans l’univers des chengyu ? Alors c’est à vous de jouer ! On vous propose un petit défi créatif (et très symbolique) :
Créer votre propre chengyu en 4 caractères… avec le mot 龙 (lóng), « dragon ».
Vous pouvez vous inspirer d’une légende, d’une image forte, d’un proverbe détourné, ou même d’une invention pure. Ce qui compte, c’est de respecter la forme courte, rythmée, et de faire naître une image ou une idée.
Exemple (pour vous inspirer, mais interdit de copier 😉) :
龙飞凤舞 (lóng fēi fèng wǔ) : le dragon vole, le phénix danse
Ce que vous pouvez gagner :
Un exemplaire dédicacé du roman Sous l’ombre du dragon, un thriller qui mêle aventure, mystère et culture chinoise écrit par… un élève de Top Chinois ! (Plus d’informations ici)
Un tirage au sort parmi les meilleures propositions désignera le gagnant.
Mais ce n’est pas tout : tous les participants reçoivent un cadeau :
Un joli cahier d’écriture calligraphié pour vous exercer à tracer vos propres caractè
Et un ebook exclusif : « Là où la Chine prend forme – Entre chaos et sagesse, le moment fondateur de la civilisation chinoise », un voyage fascinant au cœur des origines de la culture chinoise.
Pour participer :
1️⃣Rendez-vous sur notre compte Instagram @topchinois, likez le post correspondant au concours
2️⃣Écrivez votre chengyu avec 龙 dans le commentaire
Ajoutez une petite explication de son sens.
Et… c’est tout ! On s’occupe du reste 🐉
Bonne chance à vous, et que l’esprit du dragon vous inspire ✨
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